La problématique des changements climatiques représente de plus en plus une menace réelle et un défi majeur au niveau planétaire avec pour conséquences, de profondes répercussions socio-économiques. La communauté internationale statut annuellement sur cette problématique à travers les conférences des parties (COP). C’est ainsi qu’en 2015 à Paris, à la 21ème COP, il a été institué aux pays parties à l’Accord de Paris (AP) de chiffrer et de documenter leur engagement à contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. Le Togo, partie prenante de l’AP, s’est conformé aux paragraphes 2 et 3 de l’article 4 de cet accord, en élaborant en 2015 son premier document de contribution déterminée au niveau national (CDN) avec une ambition de 31,14% de réduction de ses émissions. En 2021, le Togo révisa ses CDN en rehaussant ses ambitions à 50,57%, soit 15 378,55 Gg CO2-eq pour l’horizon 2030. Après ces étapes, il est aujourd’hui question de disposer d’une vision stratégique long terme de réduction des émissions de GES.
C’est dans ce cadre que le ministère de l’environnement et des ressources forestières (MERF) réuni du 18 au 21 juin 2024 à l’hôtel Sarakawa, tous les acteurs nationaux et les parties prenantes en atelier de concertation pour amender le document de vision de stratégie long terme bas carbone soumit à validation.
Les travaux de cette rencontre de concertation inclusive ont été lancés officiellement par monsieur le ministre de l’environnement et des ressources forestières, représenté par son secrétaire général, Col. Koffi Aoufoh DIMIZOU. Il avait à ses cotés pour la circonstance Mesdames Seynabou DIAW BA, représentante résidente adjointe du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et Méry YAOU, directrice de l’environnement.
Monsieur, le secrétaire général dans son allocution d’ouverture à souligné de la grande nécessité d’impliquer toutes les parties prenantes à la mise en œuvre de l’AP, parce que les effets des changements climatiques compromettent voire annulent tous les efforts de nos Etats dans le cadre du développement durable. Ainsi, la transition vers un développement sobre en carbone et résilient aux changements climatiques devient non seulement urgent, mais aussi un impératif.
Mme Seynabou DIAW BA du PNUD, a félicité le Togo pour sa démarche inclusive et a réitéré la disponibilité et le soutien continu de son organisation dans la mobilisation des ressources financières et de l’expertise technique. Elle a également annoncé la disponibilité d’un financement supplémentaire de 200 000 USD déjà mobilisé au bénéfice du Togo à travers le partenariat mondial sur les CDN (NDC Partnership) pour la formulation d’une stratégie chiffrée.
Mme YAOU Méry, dans son intervention, a souligné que cette vision devrait engager et orienter tous les acteurs nationaux à contribuer à la lutte globale de réduction des émissions mondiales afin que la température moyenne globale n’augmente pas au-delà de 2 ° C voire 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle.
Les analyses diagnostiques issues des travaux d’élaboration du draft de la vision révèlent déjà des avancées notables pour le Togo. De 10 indicateurs lors de l’élaboration du CDN1, le Togo est passé à 25 indicateurs sur les 27 prévues soit une avancée de 93 %. Il est également intéressant de mentionner que le Togo a effectivement démarré la mise en œuvre de 38% des projets inscrits au titre de ses CDN révisées. L’ensemble des ces actions visent le renforcement de la mise en œuvre des CDN afin de l’atteinte de l’objectif zéro carbone à l’horizon 2050.
Les travaux d’élaboration du document de la vision de stratégie long terme bas carbone ont été conduits par une équipe de consultants de l’ONG international Climate Analytics avec l’appui financier de la Promesse climatique du PNUD.
Pour une mise en œuvre réussie des objectifs des articles 2 et 4 de l’AP, il est primordial de renforcer l’implication du ministère de l’économie et des finances dans la mobilisation des ressources financières internes et externes. Aussi, il faut renforcer l’action de l’autorité nationale désignée pour accroitre son potentiel de mobilisation des ressources du fonds vert climat.