Plus de 15 millions de dollars mobilisés en 2024 par le système des Nations unies au profit du secteur de l’environnement au Togo

Plus de 15 millions de dollars mobilisés en 2024 par le système des Nations unies au profit du secteur de l’environnement au Togo

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Ce chiffre inédit ressort d’une discussion à bâtons rompus, tenue entre le ministre de l’environnement et des ressources forestières, FOLI-BAZI Katari et la Coordonnatrice du système des Nations unies au Togo, SOW DIENG Coumba, accompagnée de sa collègue représentante résidente du Programme des Nations unies pour le développement au Togo, SANNEH Binta. Plusieurs sujets sont abordés, notamment, le cadre de coopération, les projets en préparation, la mobilité verte avec les voitures électriques, les sachets plastiques, les contributions déterminées au niveau nationale, les droits de l’homme, le reboisement et les préparatifs de la 30e Conférence des parties de 2025 au Brésil. Les échanges se sont déroulés au cabinet du ministre à Lomé le 21 aout 2025. 

Le cadre de coopération entre le système des Nations Unies (SNU) et le Togo est l’un des sujet phare abordé. A ce propos, la coordonnatrice résidente, SOW DIENG Coumba rassure qu’il se porte bien et qu’en 2024, les interventions dans le contexte de cette coopération ont permis de toucher 2 millions de personnes sur l’ensemble du pays dont 500 milles dans la région des Savanes à travers le Programme d’urgence pour la région des Savanes (PURS). Le PURS a également permis de porter assistance à plus de 50 milles réfugiés et les familles hôtes dans la région des Savanes. La coordonnatrice du SNU a vivement félicité les autorités togolaises pour l’approche novatrice adoptée, notamment en privilégiant le système de familles d’accueil plutôt que les camps de réfugiés. « Nous pensons que c’est un modèle de réussite qu’il nous faut continuer d’appuyer » a-t-elle déclaré.

Toujours en 2024, le SNU au Togo, toutes agences confondues, a pu mobiliser la bagatelle de 15 millions de dollars, environ 13,5 milliards de F CFA pour accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre des activités de sa politique environnementale. La coordonnatrice a réaffirmé l’engagement du secrétaire général des Nations unies à poursuivre les efforts en faveur du Togo. « Vous nous avez demandé de travailler sur les questions de changement climatique, nous continuerons à mobiliser les ressources, nous continuerons à travailler sur les priorités que vous avez définies surtout en termes d’adaptation dont les financements risquent de disparaitre si rien n’est fait » a-t-elle ajouté.

C’est dans ce sens qu’elle a rapidement évoqué les deux projets en préparation actuellement dans le domaine de l’environnement avec le Togo. Il s’agit du projet validé par la Banque africaine de développement qui est sous la responsabilité du PNUD et de celui de 5 millions de dollars qui a été soumis également au PNUD, à la FAO et à l’UNICEF pour lequel les résultats sont attendus.

Un autre projet dont les résultats sont déjà visibles, c’est la mobilité verte avec l’arrivée des premières voitures électriques. Le PNUD, qui pilote l’initiative, en possède deux qui sont en circulation à Lomé. Il est commandé d’autres voitures électriques également pour le compte du ministère de l’environnement et des ressources forestières ainsi que de la mairie Golfe 3. Il s’agit d’une démarche expérimentale pour donner le bon exemple afin de susciter l’intérêt des populations et des opérateurs économiques. L’idée est de les inciter à aller vers ce moyen de déplacement qui protège l’environnement. 

Toujours guidé par l’urgence de la préservation de l’environnement, il est abordé la question de l’interdiction des sachets plastiques. Les deux interlocutrices du ministre ont exhorté le gouvernement a resté ferme. S’inspirant du modèle rwandais, elles ont fait des propositions concrètes. Entre autres, encourager ceux qui fabriquent les sachets biodégradables à produire davantage afin d’optimiser l’offre et donc de décourager les autres, créer des usines de production de sachets en papier recyclables qui vont remplir les mêmes fonctions que les sachets plastiques non biodégradables afin d’accélérer leur disparition et surtout promouvoir sachets en papier recyclables auprès des consommateurs. 

Un autre sujet majeur qui a fait l’objet de discussion concerne les Contributions déterminées au niveau nationale dites de troisième génération (CDN 3.0). Le processus a bien commencé avec l’appui du PNUD à travers son initiative Promesse climatique. Le Togo qui fait figure de bon élève connait ces derniers temps quelques difficultés d’échéance. La représentante résidente du PNUD, SANNEH Binta exhorte le gouvernement à accélérer le processus pour rattraper le retard. Sinon, prévient-elle « Avec la raréfaction des ressources, il faudrait faire rapidement pour que le Togo dispose de ses CDN 3.0 validées afin qu’on puisse aller faire la mobilisation des ressources ». Cependant, le gouvernement peut compter sur l’accompagnement du SNU au Togo. « Nous devons vous apporter tout l’appui dont vous avez besoin pour que tout cela soit très bien fait » a rassuré la coordonnatrice SOW DIENG Coumba au nom du Secrétaire général. 

Gardant la parole, la coordonnatrice du SNU au Togo a saisi l’occasion pour saluer la rencontre entre le ministre FOLI-BAZI Katari et la délégation de la CNDH le 13 aout 2025. Pour elle, cette initiative de plaidoyer pour l’implémentation de la démarche « Entreprise et droits de l’hommes au Togo » est de nature à faire décoller l’indicateur de l’ODD 16 à l’instars des autres ODD qui pointent vers le haut sur la carte des ODD du Togo. Elle souhaite que les autres membres du gouvernement adhèrent à la démarche pour faire bouger les lignes chacun dans son secteur. Car dit-elle « Les droits de l’homme ne se limitent pas seulement aux droits politiques. Si vous ouvrez l’ODD 16, il y a 17 indicateurs dedans, chaque indicateur parle d’une chose différente. Il y a le droit à l’alimentation, les droits de l’enfant, le droit à la santé, le droit à un environnement sain, le droit à l’éducation etc. Tout ça c’est les droits humains ».

Abordant le sujet du reboisement, elle a décerné un satisfecit au ministre de l’environnement pour la grande mobilisation lors du lancement de la campagne de reboisement le 1er juin 2025. Elle a indiqué que cette année, le SNU au Togo a déjà planté la grande partie des 2 millions d’arbres qu’il a prévue pour le reboisement, avec le PNUD et la FAO comme leads, suivis de l’UNICEF et de l’OMS. Cependant, elle a annoncé au ministre que le reboisement sur le site de la forêt qui a été attribué au SNU au Togo par le gouvernement se fera l’année prochaine avec un projet de 25 milles arbres à potentiel environnemental, économique et social pour commencer. Avec cette contribution, elle espère que le Togo va atteindre son ambition décennale de planter un milliard d’arbres à l’horizon 2030.

L’ultime sujet abordé a porté sur la participation du Togo à la prochaine Conférence des parties COP 30 qui va se dérouler en novembre 2025 au Brésil. La représentante résidente du PNUD estime qu’il faut anticiper, comme l’année précédente, en lançant les préparatifs pour l’élaboration des documents techniques ainsi que les différentes présentations en prenant soin d’améliorer ce qui a été fait à la COP 29 à Baku en Azerbaïdjan. Elle a évoqué également la tenue d’une réunion préparatoire avec les partenaires pour discuter de toutes les bonnes initiatives qui sont faites en termes de protection de l’environnement, de lutte contre les changements climatiques et de mesures atténuation que le Togo peut présenter à ce rendez-vous. Cette préparation minutieuse est très importante pour pouvoir lever les fonds a renchérie la coordonnatrice du SNU « Les partenaires financiers sont là et vous pouvez lever les fonds avant de quitter la COP. C’est possible, c’est une question de préparation ». Elle a souligné que le Togo a été très brillant lors de la COP passée avec le discours du Président du Conseil qui a appelé à la justice climatique au nom de toute l’Afrique. Cette prise de parole a été très bien appréciée par le bureau du secrétaire général qui lui a transmis une note de félicitation.

Réagissant aux propos de ses hôtes, le ministre de l’environnement et des ressources forestières, FOLI-BAZI Katari a salué l’apport inestimable du SNU au développement du Togo surtout dans le domaine de l’environnement. Il a reçu avec gratitude les différentes expressions de reconnaissance, de félicitations et de satisfecit adressés à l’endroit du gouvernement en général et de son département en particulier par le SNU au Togo. Car dit-il « On ne peut pas danser et s’apprécier en même temps, il faut toujours que ce soit quelqu’un qui est à côté qui le fasse ». Pour lui, c’est une lourde responsabilité qui appelle à faire plus et mieux.

Cependant, le ministre a souligné la pertinence des différentes observations, remarques, propositions et recommandations qui ont trait à la promotion des véhicules électriques, à l’interdiction des sachets plastiques, les retards liés aux échéances des CDN 3.0, la promotion de l’ODD 16 relatif aux droits de l’homme ainsi que les préparatifs de la prochaines COP au Brésil. Pour lui, il s’agit des apports constructifs qui vont dans l’intérêt du pays. « En fait c’est à notre avantage. On ne peut nous prendre au sérieux que lorsqu’on se rend compte que nous savons ce que nous voulons faire. Très souvent c’est rassurant » a-t-il dit.

Néanmoins, il a promis de prendre, autant que possible, toutes les dispositions idoines pour accélérer le processus d’adoption des CDN et des préparatifs de la prochaine COP au Brésil, renforcer la lutte contre les sachets plastiques et promouvoir la mobilité verte avec les voitures électriques. « Il ne faut jamais, à priori, négligez toutes sortes de proposition qui sont de nature à améliorer le bien-être des populations » a-t-il conclu.

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