L’une des causes principales des changements climatiques dans le monde reste la déforestation ou le déboisement dû à la pression anthropique. Le Togo, pour faire face au phénomène et renforcer la résilience des populations a mis en place avec le soutien financier de l’Union Européenne, un programme d’appui à la lutte contre le changement climatique (PALCC), dont l’une des actions phares consiste, avec les acteurs sur le terrain, à préserver les ressources forestières et les sols. Ainsi, un groupe de journalistes et communicatrices à Atakpamé dans le cadre d’un atelier de formation des femmes sur la problématique des changements climatiques, a effectué une visite de terrain à Abotessè, village qui a donné son nom à la forêt communautaire. Là, à part les activités de reboisement pour reconstituer le couvert végétal, l’ONG ODIAE a aidé la communauté à mettre en place des activités génératrices de revenus. Et tout porte à croire que les lendemains sont prometteurs pour les populations bénéficiaires.
Abotessè, village situé à 8 km à l’Est de la ville d’Atakpamé dans la région des Plateaux, abrite une forêt communautaire d’une superficie de 37 ha. La première chose qui frappe le visiteur est la densité de la végétation constituée de plusieurs espèces naturelles endogènes. Des arbres géants de plusieurs mètres à perte de vue qui, à certains endroits, se rejoignent au ciel comme pour former une voûte. Hommes, femmes, enfants et vieux, conscients de l’importance de ce patrimoine que leur ont laissé leurs aïeux, mettent leur énergie en commun pour le préserver.
Selon le chef du village, M. Odah Koffi, guide de cette visite, la reconstitution de cette forêt communautaire remonte à trois ans, avec l’aide de l’ONG Organisation pour le Développement et l’Incitation à l’Auto Emploi (ODIAE) sur financement du PALCC qui leur a fourni des plants pour reboiser les endroits clairsemés, des bottes pour superviser la forêt contre d’éventuels destructeurs. A ses dires, cette forêt les protège contre les intempéries et les feux de brousse et au même moment leur procure beaucoup de fraicheur et de plantes médicinales. La pression humaine (car, de plus en plus de gens de la communauté cherchent aujourd’hui à faire des champs), a fait que la superficie a diminué, mais ils ont, explique-t-il, gardé l’essentiel légué par leurs parents.
Quelques AGR pour l’épanouissement de la communauté
Mais, en attendant que la communauté bénéficie de cette ressource, ODIAE a aidé les habitants dans la mise en place de quelques activités génératrices de revenus. Ainsi, à part le reboisement, « ODIAE nous a installé une vingtaine de ruches pour l’élevage des abeilles, en vue de produire du miel, offert des béliers pour améliorer notre élevage de moutons et des coqs pour la volaille ». Il se dit optimiste quant à l’avenir de sa communauté avec cette forêt. « Même si je disparaissais, aujourd’hui, cette forêt va subsister et rapporter à nos enfants, car nous avons bon espoir que d’autres activités vont s’ajouter pour augmenter ses bénéfices », a-t-il précisé
Une implication active des femmes Dans la mise en œuvre de ce projet, surtout dans la conservation de cette forêt communautaire, les femmes aussi prennent une part active. « Dans la globalité des projets que nous appuyons, nous avons mis l’accent sur le genre et, à tout moment, nous avons sensibilisé la population sur le fait que nous avons aussi besoin des femmes qui ont, à l’instar des hommes, une capacité d’assimilation et d’intégration », confie M. Akakpo. Car, dit-il, à ce jour, les femmes ont prouvé leur importance dans le quotidien de l’homme. Donc, on ne peut pas les exclure du projet, d’autant plus que le genre fait partie des critères recherchés par les bailleurs de fonds. « Ainsi, on a impliqué les femmes en moyenne 25 à 35% dans chaque communauté, sinon plus dans d’autres à presque 50% et elles sont très actives », relève le chef programme ODIAE
