L’idée fait son chemin à travers une tournée africaine du Conseiller régional pour le Changement climatique du Haut-commissariat d’Australie au Kenya, Daniel FEATHERSTON. Il était au Togo, le 25 aout 2025, où il a eu une séance de travail avec le ministre de l’environnement et des ressources forestières, FOLI-BAZI Katari. Les échanges qui se sont déroulés au cabinet du ministre ont permis au Conseiller d’expliquer les contours de la démarche australienne et de recueillir les attentes du Togo pour cette 31e Conférence des parties prévue pour novembre 2026 au pays des Kangourous.
Entamé depuis janvier 2025, l’enjeu de cette tournée est de mieux comprendre les besoins fondamentaux des pays africains dans la lutte contre les changements climatiques afin que ceux-ci soient pris en compte lors de la 31e Conférence des parties (COP 31). Une COP que l’Australie, le pays organisateur veut différente et productive. « On veut avoir une COP avec de vrais impacts. On ne veut pas qu’il y ait juste des annonces sans parvenir à des décisions concrets » a déclaré le Conseiller-changement climatique, Daniel FEATHERSTON.
Pour ce faire, les autorités australiennes envisagent d’organiser la COP 31 sous un format réduit, réunissant essentiellement les gouvernements et quelques partenaires. L’idée est de donner l’occasion aux gouvernements d’échanger « de manière très honnête » afin de parvenir à des solutions concertées. C’est dans cette optique que l’Australie a entrepris de travailler en amont avec les pays africains afin que les résultats soient à la hauteur de leurs attentes.

Ainsi, avec le Ministre de l’environnement, les discussions ont tourné autour de l’épineuse question du financement de la lutte contre les changements climatiques, le point sur le marché de carbone, le reboisement et l’implication de la société civile dans la lutte contre les changements climatiques.
Abordant la question de financement, il est souligné les difficultés des pays africains, dont le Togo, à avoir accès aux fonds nécessaires pour atténuer et s’adapter aux effets pervers des anomalies climatiques qui sont déjà visibles partout sur le continent. Sur ce point, l’Australie qui est membre du Fonds vert pour le climat se dit prête à œuvrer pour faire des reformes de cette institution afin de faciliter l’accès aux financements des pays africains.
L’autre sujet évoqué a porté sur le marché du carbone au Togo. Il ressort des discussions qu’en dépit des conditions juridiques créé par l’Etat pour son développement, le marché de carbone peine à prendre forme et à s’animer pleinement. Il est mis en cause, entre autres, le manque de clarté qui borde ses contours, les disparités et la non harmonisation de la valorisation sur ce marché. Autant de raison qui amène le Togo a avancé prudemment sur ce marché. Voilà pourquoi il est relevé la nécessité de renforcer les capacités des acteurs afin d’améliorer leur niveau de compréhension du fonctionnement de ce marché. Il y a de véritables opportunités à saisir pour le Togo sur ce marché s’il venait à atteindre la plénitude de ses potentialités ont-ils reconnu.
Parlant de l’implication du secteur privé dans la lutte contre les changements climatiques, il est noté que le risque trop élevé fait peur aux investisseurs privés qui rechignent à s’engagé dans ce combat en Afrique. Il est souhaité que le gouvernement et le secteur privé travaillent ensemble pour mettre en place des mécanismes pour minimiser le risque afin de mobiliser massivement les investissements privés dans la lutte contre les changements climatiques.

Le ministre de l’environnement et des ressources forestières, FOLI-BAZI Katari a salué la démarche de l’Australie qui témoigne de sa volonté de faire bouger les lignes. Parce que dit-il « Il y en a qui prennent des engagements mais qu’ils ne respectent pas. L’Australie qui sera le pays qui va accueillir la COP en 2026 aura donc les outils nécessaires pour faire avancer les choses ».
Parlant des besoins spécifiques du Togo, le ministre à indiqué que la priorité pour le gouvernement c’est le reboisement avec l’ambition décennale de planter un milliard d’arbres à l’horizon 2030 et la mise en œuvre des Contributions déterminées au niveau nationale (CDN). Il a aussi évoqué la question de l’érosion côtière qui menace plusieurs communautés de pêcheurs du littoral et surtout la ville d’Aného. En dépit de la volonté politique, il déplore l’insuffisance des moyens financiers pour mener à bien ces initiatives. Le ministre a instruit ses collaborateurs de continuer les échanges avec la partie australienne et de partager les informations sur l’évolution de la situation.
