Le ministère de l’environnement et des ressources forestières a organisé le 28 novembre 2022 à Kara, une rencontre d’échange avec une quarantaine de juges et procureurs de la république des régions de la Kara, Centrale et des Savanes sur le contenu du guide d’évaluation des dommages et intérêts en matière d’infractions forestières.
Le constat amer fait sur le terrain, c’est que les ressources forestières du Togo subissent une forte dégradation due en grande partie aux activités humaines. A cela s’ajoutent les exploitations frauduleuses. Des individus mal intentionnés, sans autorisation commettent des forfaits sur les ressources fauniques tout comme floristiques. Des comportements qui sapent les efforts du gouvernement au moment où ce dernier ambitionne augmenter la couverture forestière de 25% d’ici 2025.
Pour réprimer ces délinquants selon la gravité de leurs crimes, le ministère de l’environnement et des ressources forestières a élaboré un guide d’évaluation des dommages et intérêts en matière d’infractions forestières à appliquer lors des procès.
Selon le Lt Col KONZAO Essodina Daniel, ce guide est un outil d’aide à la décision qui vient faciliter le travail des juges et procureurs en cas d’infractions forestières. Dans ce guide objet de vulgarisation, les critères à prendre en compte sont clairement définis en fonction de l’infraction. Si c’est un incendie d’une plantation par exemple, il y a le coût de la plantation, le coût de l’entretien, celui de la surveillance et surtout ce qui était attendu de cette plantation qui sont pris en compte. De 2008 année d’adoption du Code forestier jusqu’en 2018 plus de 700 infractions ont été recensées et portent sur l’exploitation forestière, le braconnage, les incendies et les agressions sur les agents forestiers dans l’exercice de leur fonction a relevé le directeur de l’inspection des ressources forestières.
Le préfet de la Kozah, le Col. BAKALI qui a suivi de bout en bout les travaux de cet atelier a apprécié la bonne collaboration entre le ministère de l’environnement et celui de la justice. Pour lui seule une synergie d’action pourra aider à traquer les auteurs des infractions forestières et contribuer sans nul doute à la réalisation de la double ambition de reboisement du gouvernement.
Le représentant du ministre en charge de l’environnement, Dr ALABA Pyoabalo a déploré le caractère criminel des infractions commises sur les écosystèmes forestiers au Togo et dans la sous-région ouest africaine, suite aux multiples saisies d’importantes cargaisons de trophées d’animaux et des bois protégés au moment où le Togo est signataire de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d’extinction (CITES).
A l’issue des échanges les participants ont exprimé leur reconnaissance au gouvernement à travers le ministère de l’environnement qui vient de leur faciliter la prise des décisions lors des procès liés aux crimes environnementaux. Ils ont émis aussi le vœu d’avoir la liste actualisée des espèces menacées d’extinction conformément aux annexes de la CITES.
Quant aux juges et procureurs des régions Plateaux et Maritime, ils seront également outillés sur le même guide, le 29 novembre 2022 à Atakpamé.