Ils étaient nombreux, ces acteurs nationaux œuvrant dans la filière bois, venus des différentes préfectures pour se retrouver chacun dans le chef-lieu de sa région notamment à Dapaong, à Kara, à Sokodé et à Atakpamé pour écouter le message du ministre de l’environnement, du développement durable et de la protection de la nature, le Prof. David Wonou Oladokoun. Ce message a porté sur la gestion durable des ressources forestières et le respect des engagements pris par le pays au niveau international. Ce marathon de l’émissaire du Chef de l’Etat a commencé le 13 décembre par Dapaong, suivi de Kara et de Sokodé, pour prendre fin, le 14 à Atakpamé. Toutes ces réunions ont bénéficié du soutien des préfets et des maires. Étaient également de la partie, les directeurs centraux, régionaux et préfectoraux de l’environnement, du développement durable et de la protection de la nature.
Les maîtres mots de ce message, étaient les stratégies pour stopper la dégradation des maigres ressources forestières dont dispose le Togo, qui n’est pas un pays forestier à l’instar du Ghana, du Gabon ou du Cameroun.
Selon les études, 234000 ha de forêts togolaises sont dégradées. Quant à la couverture forestière, elle est de 24, 24% en 2016, un taux qui est loin derrière la moyenne de la sous-région ouest africaine qui tourne autour de 30%. Eu égard à ce constat inquiétant, les autorités ont décidé de porter la couverture forestière à 30% d’ici 2030. Pour y arriver, il faut inverser la tendance en multipliant les stratégies et en impliquant tous les acteurs notamment les exploitants et opérateurs à relever ce défi.
Lors de ce partage d’information et de sensibilisation, le ministre a laissé entendre qu’un reboisement systématique à l’échelle du pays se fera en 2020, que les opérateurs économiques de la filière bois doivent travailler dans la légalité et la durabilité selon le code forestier et la loi-cadre sur l’environnement. Il leur a fait des suggestions qu’ils peuvent importer du bois du Ghana de façon légale. Il a aussi donné les raisons interdisant l’exportation du faux teck qui sont liées à la convention CITES. Une convention qui protège les espèces de faune et de flore menacées d’extinction. Par ailleurs, l’initiative AFR100, un autre engagement pris par le Togo a été longuement expliqué par le ministre. Celle-ci l’oblige à reboiser 1.400 000 ha d’ici 2030.
La gestion des aires protégées sera désormais participative et ceci a-t-il dit passe par les plans d’aménagement avec des comités de gestion à l’instar de ce qui se fait à Missahoé dans le Kloto et à Alibi dans Tchamba.
Il était aussi important pour les interlocuteurs du prof. Oladokoun de mieux cerner l’axe 3. Effet 12 du Programme National de Développement (PND) dans lequel le ministère doit assurer la gestion durable des ressources naturelles et la résilience au changement climatique.
A l’issue des échanges, ils sont nombreux à avoir apporté leurs contributions. M. Tchala Kokou, riverain du parc Togodo Sud trouve que cette tournée vient le galvaniser à continuer sa mission d’éco garde. A Dapaong, M. Allassani, un opérateur économique et son groupe compte appuyer financièrement le reboisement. D’autres pensent approcher le ministère pour les formalités d’agrément d’importation de bois de l’extérieur.
Les directeurs préfectoraux qui étaient de la partie ont été instruits pour jouer convenablement leur rôle pour des résultats escomptés.
Après avoir salué l’avènement de la décentralisation, le ministre dit trouver des alliés sûrs qui ne sont autres que les maires et les populations locales afin d’atteindre le pari d’augmenter la couverture forestière. Pour les encourager, il a dévoilé son plan, celui de primer les communes les plus vertes chaque année.